Quand un grand économiste de la décroissance prône la sortie de l’euro, les bobos d’E.E.L.V font silence…

  

CécileParmi les nombreuses thématiques dont ne parlent qu’avec frilosité et rareté les médias dominants, il y celui de la décroissance. La décroissance est un terme décrivant une économie planificatrice à même de valoriser par les orientations industrielles, la réglementation et la fiscalité ; les solutions technologiques et agronomiques les plus efficientes pour satisfaire durablement aux besoins les plus essentiels de la population. Cela tout en contraignant fortement ce qui a un caractère nocif socialement et écologiquement dans notre consommation de biens et services. L’économie de décroissance se pense depuis la levée de l’impôt jusqu’à sa redistribution.

C’est un modèle économique exigeant et imposant une politique démographique décroissante sur le temps long, cela en admettant des relances de natalité sporadiques pour atteindre un équilibre entre la population active, et la population « sans emploi » qui ne soit pas trop bouleversé durant les décennies à venir.

L’économie de décroissance impose donc des choix industriels s’accompagnant de nationalisations de monopoles stratégiques, une politique commerciale avec le reste du Monde qui soit raisonnée et astreinte à des normes sociales et environnementales élevées dans les contrats commerciaux.

La décroissance consiste à développer des solutions pour synthétiser des hydrocarbures, tout comme de la recherche appliquée vers l’économie hydrogène et du Thorium. Elle voit comme une bénédiction un exode urbain massif pour créer un réseau dense de petites exploitations agro-forestières, avec des normes agronomiques économes de produits phytosanitaires et de mécanisation.

La décroissance exige de repenser totalement les transports de personnes et de marchandises. De chercher des économies de pétrole en développant le co-voiturage y compris pour les trajets domicile-travail à partir des sites internet de chaque commune. De viser la gratuité des transports urbains, et rendre moins cher le coût du train. La décroissance veut reconstruire des paquebots mais avec des visées publiques de transport de personnes, et non des intérêts commerciaux à défendre.

Tout cela au détriment de l’avion de façon générale.

La décroissance nécessite des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers, des paysans en grand nombre et ne signifie en rien la fabrique du chômage. C’est même proprement l’inverse, puisque la décroissance démographique vise à créer une pénurie de main d’oeuvre compensant la pénurie de consommation, tout en planifiant un grand chantier industriel pouvant forger des millions d’emplois en quelques années.

S’agissant de la natalité, la France dispose du régime des allocations familiales qui peuvent être rendues importantes pour un ménage élevant un seul enfant, décroissantes au second enfant, et abolies au troisième enfant (loi non rétro-active bien entendu). En gros, aucune interdiction ou découragement fiscal, mais simplement un subventionnement élevé de l’enfant unique, modéré sur un second enfant, et cessé au troisième. Voila comment sur des décennies on peut faire décroître une population avec un objectif raisonnable de population par rapport à l’environnement sauvage que l’on souhaite protéger de la main de l’homme dans notre pays.

Si nous faisons croître continuellement le nombre d’êtres humains, la logique purement arithmétique implique qu’il faudra toujours plus d’immeubles, de routes, d’hôpitaux, de cimetières et de terres agricoles ; de pétrole, de cuivre, d’acier et de tant de matières premières arrachées à la Nature, pour que seule la logique stupide du « toujours croître «   ait gain de cause sur la raison.

Sur le terrain plus philosophique, la décroissance aspire à offrir plus de libéralités aux artisans, commerçants et petits exploitants agricoles ; faire des « sociétés coopératives, solidaires et sociales » la Norme pour les plus grosses grosses PME et monopoles privés, et nationaliser ou contrôler fortement ce qui est de dimension stratégique pour les intérêts fondamentaux de la Nation. Dans la France de Colbert et du Général de Gaulle, les économies planifiées, c’est ce qu’on a toujours fait de mieux pour nous enrichir.

Il ne s’agit pas de tomber dans une forme de collectivisme dictatorial, mais simplement de faire le choix de société de long terme, qui soit en adéquation avec la raréfaction des matières premières et de standards sociaux et écologiques très élevés. Ne serait-ce que par ce que nous le devons à nos enfants…

Ce sont des sujets qu’E.E.L.V prétend pouvoir défendre, mais les partisans de ce faux nez du P.S, ont un énorme problème pour imaginer de telles solutions à l’échelon national. Nous n’avons en effet encore jamais vu un seul représentant d’E.E.L.V exiger la sortie de l’U.E et l’euro pour disposer des leviers douaniers et monétaires nécessaires à une telle politique de décroissance.

Heureusement, si la caution verte du Post Scriptum (parti politique de « gauche » dominant en France) s’entête à faire la sourde oreille à des gens comme Jacques Sapir, Frédéric Lordon ou Jean-Marc Jancovici pour bâtir un programme cohérent, elle ne peut pas ne pas entendre le plus illustre des penseurs contemporains de la Décroissance, à savoir Serge Latouche.

Il se trouve que ce dernier a tenu une conférence à la Faculté de Théologie Protestante de l’Unistra en Mai 2014, où il a dû répondre à une question du public sur la nécessité de sortir de l’euro, au vu de la crise actuelle. Sa réponse fut la suivante (à 1h17mn) :

« Se réapproprier la monnaie, on peut le décliner en différentes étapes. Nous sommes à l’étape de l’expropriation maximum. L’appropriation minimum serait que le politique reprenne la main sur la Banque Centrale Européenne, mais vous savez très bien que l’Allemagne n’acceptera jamais. Donc en fait il faut être réaliste, la seule façon d’avancer vers la réappropriation de la monnaie, c’est de sortir de l’euro. De toute façon à mon avis, l’euro est condamné si l’on en sort pas. Par choix on en sortira ou par force. Probablement mieux vaut-il prévoir d’en sortir par choix. A ce moment là effectivement, se réapproprier la monnaie, c’est pouvoir envisager aller plus loin »…

A moins que les sympathisants de E.E.L.V considèrent que Serge Latouche soit un imbécile doublé d’un dangereux nationaliste à la solde du Front National, ils auraient beaucoup à gagner à cesser de mystifier un idéal écologique qui n’arrivera jamais sans des Souverainetés Nationales rétablies au plus vite en Europe.

Evidemment, cela exige de mettre un terme à l’U.E et l’euro au plus vite, mais pas à devenir la Corée du Nord non plus. Le Traité de Lisbonne et l’euro seraient-ils des contraintes que l’on devrait s’imposer malgré l’urgence de la situation ? Apparemment la réponse est oui pour les ténors de E.E.L.V,  quitte à ne pas pouvoir faire de politique écologique du tout. Sauf à appliquer des pansements sur des plaies béantes et à infantiliser la population pour la rendre responsable de leur inaptitude à pouvoir changer quoi que ce soit.

De facto, les personnes ayant une réelle sensibilité écologique et un minimum de culture scientifique et économique, devraient faire confiance à Serge Latouche et se détourner des discours euro-béats des écolo-bobos. Ces derniers son irrationnels.

  

2 commantaire sur “Quand un grand économiste de la décroissance prône la sortie de l’euro, les bobos d’E.E.L.V font silence…”

  1. Fabienne H à ecrit:

    Merci pour toutes ces infos, voici une bonne lecture. J’ai appris différentes choses en vous lisant, merci à vous. Bonne journée à tout le monde ! Fabienne Huillet neonmag.fr

  2. F. Huillet à ecrit:

    Merci pour toutes ces infos, voici une bonne lecture. J’ai appris différentes choses en vous lisant, merci à vous. Fabienne Huillet http://www.neonmag.fr

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

1 + 9 =

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>