Deux ans de prison ferme ! Lorsque le délit d’opinion défigure la liberté d’expression
Il est des articles dont on ne sait pas vraiment si nous pouvons les publier du fait de leur parti pris et les hystéries qu’ils peuvent générer. Celui qui vient de nous être soumis par Clément Cornette est introduit par une affirmation qui lui est personnelle, sur un point de vue de l’histoire.
D’un côté, il y a le fait que désormais, l’essentiel de la population française est née après la seconde guerre mondiale, et que forcément, la dramatisation des crimes commis à cette époque n’a plus court dans les esprits du fait que l’essentiel d’entre nous ne l’avons pas vécu dans notre chair et nos consciences. De l’autre côté, il y a l’éternelle question du rattrapage politique de l’histoire pour servir des intérêts étrangers ou corporatifs, ce qui en soit n’a rien de nouveau.
Le parti pris de l’auteur vise à considérer qu’un mensonge délibéré a été introduit dès la fin de la seconde guerre mondiale, sur les meurtres de masse commis dans les camps de concentration. Si l’auteur avait évoqué sur un ton tout aussi affirmatif un point de vue interrogeant nos connaissances sur le massacre des protestants au XVIème siècle, à coup sûr cela aurait sans doute généré des débats académiques, mais certainement pas des poursuites judiciaires. Ce qui signifie qu’il est possible d’afficher un point de vue « alternatif » sur des périodes historiques remontant à plusieurs siècles, mais très étrangement, il n’y a pas prescription pour une période historique remontant à déjà plus de 70 ans.
Pour l’équipe de « Poil à Gratter ! » – et peut-être est ce dû à notre jeunesse – nous assumons ne pas savoir ce qu’il s’est réellement passé dans ces camps de concentration, car nous considérons que cette question est désormais un problème d’historiens, et certainement pas d’antisémitisme comme la bien-pensance aimerait à le faire croire. Or, lorsque la loi Gayssot vient contraindre toute personne désireuse de publier ses travaux sur différents aspects de la Seconde Guerre Mondiale, nous pouvons considérer que non seulement c’est une atteinte très grave à la liberté d’expression, mais aussi une politisation de l’histoire, elle-même étant une atteinte à l’indépendance du travail scientifique et académique. Sans doute, les « révisionnistes » peuvent se tromper sur toutes ou parties de leurs conclusions. Mais il n’appartient à notre sens qu’aux historiens de le démontrer à partir d’archives, et non au législateur et aux magistrats de décider de ce qu’il est autorisé de penser ou non. A ce titre, « Poil à Gratter ! » se dégage de tout parti pris quant à l’article qui nous a été proposé aujourd’hui par son auteur. Notre travail consiste uniquement à faire vivre la liberté d’expression, telle qu’édictée par la Cour Européenne des droits de l’homme dans un arrêt rendu le 7 décembre 1977 :
« La liberté d’expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l’esprit d’ouverture sans lesquels, il n’est pas de « société démocratique ».
Raison pour laquelle, comme l’auteur, nous dénonçons la condamnation par la Justice de Vincent Reynouard, même si nous ne sommes pas en mesure de juger si ce dernier a tort ou raison dans les conclusions qu’il tire de ses travaux et que nous ne revendiquons aucune affinité avec les positions politiques de ce personnage.
Le simple fait de devoir nous dégager de toute responsabilité, est en soi le signe qu’il y a un problème de liberté d’expression dans notre pays, et de distinction abolie entre ceux qui donnent les moyens à ce droit d’être exercé, et les auteurs d’une pensée, quelle qu’elle soit. Nous sommes disposés à publier tout article qui nous serait soumis, et exposant un point de vue contraire à celui édicté aujourd’hui.
Sylvain Baron
Directeur de publication.
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Le 11 février 2015, Vincent Reynouard, ingénieur chimiste de formation, professeur de mathématique et de physique-chimie, révisionniste, était une nouvelle fois condamné à de la prison ferme et à 4 500€ d’amendes en dommages et intérêts divers par le tribunal correctionnel de Coutances (Basse-Normandie).
Son crime : avoir osé publier en juin 2014 sur sa chaîne Youtube, une vidéo dénonçant le caractère purement idéologique du devoir de mémoire inculqué aux jeunes générations, lors des commémorations officielles du débarquement de Normandie, mais également lors des voyages organisés chaque année à Auschwitz.
La vidéo – « Devoir de mémoire : une jeunesse embrigadée politiquement » – censurée dans un premier temps, puis remise en ligne dans la foulée par au moins deux autres internautes, attaque de front la réalité existentielle du système libéral qui, comme toute idéologie politique et/ou philosophique, use de propagande pour parfaire ses buts et aspirations. Elle dénonce également l’impossibilité technique et historique des chambres à gaz homicides et industrielles allemandes telles que décrites par la propagande soviétique dès 1944 ; condamnées en 1945 lors du Tribunal Militaire de Nuremberg par les forces alliées ; et diffusées jusqu’à nos jours par l’idéologie libérale.
« Qui contrôle le passé, contrôle le présent » (Aldous Huxley – Le Meilleur des Mondes). Le mensonge qui gravite autour des chambres à gaz homicides allemandes fait parti des verrous idéologiques qui permettent au libéralisme de perdurer et de nous asservir. En attaquant ce mensonge de front, Vincent Reynouard espère ainsi, réhabiliter le national-socialisme pour ce qu’il a de réhabilitable, mais surtout ré-instituer la notion de bien commun pour en finir définitivement avec cette fausse idée qu’est celle du bien particulier. A la source de notre individualisme et de notre matérialisme, cette idée néfaste pollue bien des désirs d’équité sociale. Selon une expression propre à Vincent Reynouard : « le bien commun est le premier de tous les biens particuliers ». En effet, en travaillant ensemble à un avenir commun et partagé, l’on se prémunit d’une part de l’adversité mais l’on récolte par la suite et pour soi-même, les fruits du travail accompli ensemble. N’en déplaise à la bien-pensance actuelle, c’est cette idée maîtresse qui fît, en partie, la grandeur du Troisième Reich entre 1933 et 1938 alors que les autres nations s’enfonçaient dans la crise économique de 1929.
Contrairement à une idée trop largement répandue, il ne s’agit pas pour les révisionnistes de nier la réalité des faits, de jeter un voile pudique sur les atrocités commises pendant la guerre, ou même de véhiculer une idéologie de haine mais, bien au contraire, de regarder les faits bien en face et tels qu’ils se présentent, pour en tirer les conséquences qui s’imposent. Ainsi, par l’étude rigoureuse de l’histoire et du contexte économique et social, l’on apprend des erreurs passées et l’on préserve l’avenir.
Malheureusement, pour les gardiens de la mémoire (associations de résistants et LICRA en tête) qui veillent à ce que l’idéologie libérale ne souffre d’aucun obstacle majeur, Vincent Reynouard, Robert Faurisson, et le clan des « négationnistes » font partis de ces obstacles qu’il convient de ne pas laisser passer si ils veulent que perdure l’escroquerie ultra-libérale. Ce 11 février 2015, ce n’était pas Vincent Reynouard qui était jugé mais bien la « République » « Démocratique » de « France » qu’il fallait préserver. il s’agissait donc pour les institutions du pays de se saisir du dossier, et de condamner sévèrement l’infamie à grand renfort de démagogie sélective et d’indignation spécieuses. Qu’une simple vidéo, dénonçant un mensonge de propagande libérale, récolte les foudres de la bien-pensance institutionnalisée et c’est la liberté d’expression qui en prend un coup.
Un mois plus tôt pourtant, endeuillée par les attentats abjectes perpétrés le 07 Janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo, une foule considérable de badauds s’était rassemblée sur Paris pour scander avec force : « Je suis Charlie ! ». Les membres du gouvernement et leurs invités, dictateurs patentés et autres voyous fiscaux, s’étaient quant à eux regroupés en petit comité, bien à l’écart de la « plèbe », pour faire mine devant les caméras, de partager le désarroi national.
De cette hypocrisie manifeste, est né un sentiment d’union nationale autour de la chère et tendre liberté d’expression. Peut-on vraiment parler de liberté d’expression lorsque tout ou partie du peuple est menacé de sanctions dès lors qu’il manifeste un ressentiment quelconque à l’égard de ceux qui logiquement sont censés le représenter et non le gouverner ?

Charlie Hebdo de novembre 1978
Il faut croire qu’aux pays des « Lumières », cette chère liberté d’expression est à géométrie variable et ne concerne, au final, que ceux qui la méritent ou ceux qui ont les moyens de se l’offrir. Que l’on s’offusque des propos de tel ou tel individu est certes une attitude fort saine et compréhensible, mais que des institutions publiques osent de manière unilatérale, sans jamais consulter le peuple, condamner des individus à de lourdes amendes ou à de la prison ferme, au seul prétexte qu’ils sont un grain de sable à l’ordre établi, et la démocratie peut dire adieu à ses promesses d’ordre publique et/ou de paix sociale. Au final, ils engendrent « une haine » qu’il font mine de condamner.
On ne le répétera jamais assez, mais la liberté d’expression est vraiment le ciment d’une démocratie cohérente et digne de ce nom. Certes, on ne peut pas tout dire et certaines limites peuvent être fixées (diffamation, injures publiques), mais elles doivent avant toute chose, être soumises au peuple ou proposées par lui. On ne saurait bafouer cette liberté au seul prétexte qu’elle va à l’encontre de l’ordre établi. Si telle devient la pratique, on ne se proclame plus dans un état de droit, et encore moins dans une démocratie.
Vincent Reynouard et les révisionnistes disent-ils la vérité ? Car là est la seule et véritable question à se poser. Rien ne sert de s’arrêter au caractère offensant de tel ou tel sujet, tous sont vecteurs de préjugés ou d’incompréhensions diverses qui ne feront que rendre obscur le débat. Il s’agit toujours, dans un premier temps, de savoir si ce que l’on me raconte est vrai, vérifiable, et reproductible.
En ce qui concerne les chambres à gaz homicides et industrielles allemandes, une seule chose à faire : dépassionner le débat et étudier sérieusement le sujet. A savoir, lire les révisionnistes, dans le texte, et par l’intermédiaire des vidéos qu’ils peuvent produire sur internet. Toujours se référer aux écrits officiels et aux documents d’époque et actuels. Enfin, démêler le vrai du faux en croisant les sources et les propos.
En cela réside le vrai travail de l’historien révisionniste. Pas besoin d’être diplomé d’HEC pour faire ou pratiquer l’histoire (Raoul Hilberg à une formation d’avocat ; Jean claude Pressac est pharmacien). La rigueur et l’honnêteté intellectuelle seules sont indispensables. Au final, s’intéresser sérieusement au sujet et prendre le temps de le découvrir dans toutes ses spécificités, seront de précieux alliés si jamais le sujet vous intéresse. Il deviendra impératif par la suite, de ne surtout pas succomber à la facilité en ne lisant qu’un seul camp. Même si l’objectivité totale en histoire est impossible, cela permet de le rester un maximum. L’école du révisionnisme est du reste très formatrice. Elle apprend l’humilité, la persévérance, le goût de l’exactitude et s’étend à bien d’autres disciplines que l’histoire en particulier.
Les persécutions et autres chasses aux sorcières dont sont victimes les révisionnistes en général, Vincent Reynouard en particulier, et les « anti-système » dans leur ensemble, sont néanmoins révélatrices d’un pouvoir en place qui vacille à force de mensonges et qui s’oriente de plus en plus vers un climat autoritaire. Alors que la crise économique, et les mesures d’austérité à travers l’Europe et dans le reste du monde révèlent le vrai visage de nos gouvernements, le révisionnisme historique sur la question des chambres à gaz homicides allemandes, de l’antisémitisme, ou du national-socialisme, s’attaque de front à ce qui constitue la clef de voûte idéologique du système ultra-libéral. Brisez cette voûte, et c’est tout l’édifice qui s’effondre. L’empêcheur de tourner en « carré » Reynouard n’est pas vraiment condamné pour outrage à la mémoire, mais bien car il est une menace objective et concrète à l’individualisme et au matérialisme prônés par nos sociétés actuelles.
Il appartient à chacun d’entre nous d’écouter son message, de le comprendre avec honnêteté, puis de se faire une opinion propre. Le national socialisme n’a rien d’une idéologie monolithique. Elle appartient à chacun et dans toutes les diversités possibles. Une fois correctement comprises, les erreurs commises par le passé, sauront garantir cet impératif de remise en question et de renouveau propre à toute idéologie.